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Je rends hommage à mes frères français, injustement assassinés... j’exprime ma gratitude à ces héros amoureux de Dieu et de l’Algérie

Témoignage d'un ami algérien musulman donné à la Basilique cathédrale Saint-Denis dimanche 9 décembre 2018, à la fin de la messe en l'honneur des martyrs d'Algérie béatifiés la veille à Oran.
Publié le 19/12/2018

Chers amis

Que la paix et la bénédiction du Très Miséricordieux vous couvre.

Tel est mon salut le salut de l’islam, la racine du mot islam est, en sémitique, la paix.

La Paix.

Mes frères et sœurs, comprenez, combien le musulman que je suis est perturbé par la barbarie commise dans le monde depuis plus de deux décennies au nom de ma religion.

Devenir ou être musulman en perpétrant des crimes ignobles dont ont été victimes les religieux et religieuses, dont les moines de Tibérine, dont nous commémorons la disparition aujourd’hui, c’est cesser d’être musulman.

Et je le dis avec d’autant plus de force que le prophète Muhammad dit : « Le croyant est celui dont les hommes sont en paix avec la main et la langue ».

Chers amis,

Les assassins de nos moines martyrs n’ont pas, loin s’en faut, épargné les hommes des désagréments de leur main et de leur langue. Ils s’en sont sauvagement pris à des gens qui ont fait le choix de se retirer dans un monastère pour adorer Dieu.

Ils s’en sont pris à ces martyrs dont la vie a été vouée au Très haut et aux services des autres. Loin de toute considération religieuse.

Ils ont, en effet, payé de leur vie, leur investissement aux côtés du peuple algérien.

C’est en ma double qualité de français et d’algérien que je suis là aujourd’hui pour saluer leur mémoire.

Comme français, je rends hommage à mes frères français, injustement assassinés.

Comme algérien, j’exprime ma gratitude à ces héros amoureux de Dieu et de l’Algérie.

Chers amis,

J’aimerais finir mon propos en vous invitant à méditer le verset 32 du chapitre La Table servie, un des tout derniers chapitres révélés du Saint-Coran : « Voilà pourquoi Nous avons prescrit aux fils d'Israël : « Si quelqu'un tue un homme sans qu'il y ait eu meurtre ou violence commise sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes ; et si quelqu'un sauve une vie, c'est comme s'il avait sauvé tous les hommes ».

Je vous remercie et paix sur vous.

Daoud Tatou