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La Fondation Abbé Pierre publie son rapport annuel sur le mal-logement

Si le marché de l’immobilier affiche une bonne santé générale, 4 millions de personnes restent mal logées ou privées de domicile, tandis que 12 millions voient leur situation fragilisée par la crise du logement.
Publié le 31/01/2018

Au-delà de cette dure photographie, la dynamique ne prête pas à l'optimisme. La qualité moyenne des logements continue de s'améliorer, mais la hausse des prix creuse les inégalités résidentielles et bouche l'horizon des ménages des couches populaires. Comme si des centaines de milliers de personnes, en plus d'être mal-logées aujourd'hui, se voyaient assignées à le rester toute leur vie. Le rapport met l'accent cette année sur une des formes de mal-logement les plus difficiles à vivre : le surpeuplement. En déclin sensible pendant des décennies, le surpeuplement connaît une recrudescence inquiétante au cours des dernières années. Avec des conséquences douloureuses avérées pour les ménages qui en sont victimes sur leur santé, leur vie de famille, la réussite scolaire de leurs enfants, la dégradation de leur logement, leur épanouissement général. Un chapitre entier leur donne la parole, pour battre en brèche les tendances à ignorer, relativiser ou banaliser ce phénomène. Refusant de céder au fatalisme, la Fondation Abbé Pierre attache une grande importance aux réponses politiques qu’appelle le mal-logement. Après une année électorale riche en promesses, ce rapport passe au crible les premières décisions du nouveau gouvernement. Si les discours en faveur du « logement d’abord » vont dans la bonne direction, des actes posés depuis six mois sont profondément inquiétants. Coupes aveugles dans les APL, ponction massive sur le secteur Hlm, répression contre les personnes migrantes… Or la mise en œuvre d’une vraie politique de « logement d’abord » ne peut que s’inscrire dans une politique du logement globale plus vertueuse et volontariste, si elle veut avoir une chance d’atteindre son but : l’éradication du sans-abrisme.

 

LE RAPPORT INTÉGRAL
Télécharger le 23e rapport sur l’état du mal-logement en France 2018



 

Préface de Laurent Desmard,
Président de la Fondation Abbé Pierre

Plus de 10 ans après le départ de l’abbé Pierre pour « ses grandes vacances », sa Fondation publie la 23e édition de « L’État du mal-logement en France ». 23 années de diagnostics, de données, d’analyses et de propositions et un mal récurrent qui ne faiblit pas et s’érige au contraire en fléau de société. Il n’y aurait qu’un pas à conclure que l’ensemble des acteurs du secteur ont failli. C’est un pas que la Fondation ne veut pas franchir, car elle tient autant à la nuance qu’à la vérité. Si des progrès ont été globalement accomplis, la puissance publique a insuffisamment répondu à l’urgence sociale qui aurait dû l’alerter depuis bien longtemps. Et c’est ainsi que l’offre ne répond bien souvent pas à la demande, que le parc de logements ne répond pas aux réels besoins. Ici, on demande trop cher à un public qui a des moyens contraints, là, on l’oblige — faute de mieux — à vivre dans l’indécence. Cet ouvrage a voulu mettre en lumière l’une de ces douloureuses problématiques, celle de la sur-occupation, ou manque d’espace, qui contraint des familles de cinq membres à vivre ou survivre dans une pièce de douze mètres carrés comme l’illustre la couverture de ce rapport. Il s’agit-là d’un stigmate parmi d’autres, mais il mérite qu’on s’y attarde. Plus généralement, il s’agit aussi d’interroger les politiques publiques qui ont laissé ces situations s’installer, comme il s’agit d’étudier ce que le nouveau pouvoir en place envisage en matière de politique du logement. Enfin, prenant presque la forme d’une conclusion porteuse d’espoir, le rapport traite d’un plan que la Fondation Abbé Pierre a soumis aux autorités, car cette publication ne s’arrête jamais aux constats : le plan « Sans-domicile : objectif zéro » qui atteste qu’il est possible de mettre un terme à la forme la plus violente du mal-logement, celle, justement de l’absence de domicile. Et de constater que la volonté politique suffirait. Alors, on attend quoi ?