Le pape François, dans le discours qu’il a donné à Naples le 21 juin, en appelle à une « théologie de l’accueil et du dialogue », à une intelligence de la foi qui se laisse interroger, renouveler par les événements du monde, la rencontre des religions et des cultures, l’attention aux « naufragés de l’histoire ». « L’approfondissement du kérygme advient dans l’expérience du dialogue, qui naît de l’écoute et génère la communion », écrit-il [1].
Si le Pape préconise une telle manière de vivre et de penser la foi, c’est tout simplement qu’il croit que l’Esprit est à l’œuvre, et pas seulement dans les langages de foi éprouvés par des siècles de tradition, mais aussi dans les quêtes, les soifs et les appels de nos contemporains. Dès lors, l’intelligence de la foi peut être regardée comme un travail de discernement qui s’opère en continu, au fil de l’histoire, pour y honorer les rendez-vous de Dieu.
Voilà pour nous un puissant stimulant ainsi qu’un encouragement. Au Centre Sèvres, nous aimons bien parler dialogue et écoute. Mais c’est toujours à refaire, et personne ne peut prétendre être parvenu au point d’arrivé : une telle théologie sera toujours en route, prête sans cesse à remettre l’ouvrage sur le métier, toujours en mouvement. Et c’est là, précisément que se joue son enracinement dans un rapport vivant à la tradition.
Le discours du pape aborde aussi la mise en œuvre de telles perspectives : pour lui, une théologie qui a cette ambition prend une allure interdisciplinaire, car c’est cela qui, dans le champ académique, permet le croisement d’approches différentes. Et il en appelle aussi à une théologie compatissante, sensible au non-sens et au chaos dans lequel certains sont enfermés.
A l’heure où les vacances approchent, voilà de beaux défis pour la reprise de septembre !
Étienne Grieu, js
Président du Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris