Mondes tsiganes. La fabrique des images est une exposition en deux volets qui explorent le rapport de la photographie aux Roms, Manouches, Kalé-Gitans. Perçus comme des éternels errants, comme menaçants et suspects, intrigants et fascinants... de multiples représentations de ces communautés tsiganes traversent l’histoire du médium. Premier volet, Une histoire photographique, 1860-1980 révèle la fabrique des images et la création d’un sujet iconique. Les multiples usages de la photographie sont convoqués : ils montrent la construction des stéréotypes dont ces communautés ont souvent été les victimes et documentent des trajectoires et des histoires méconnues. Second volet, les Gorgan, 1995-2015 relate l’expérience du photographe Mathieu Pernot avec une famille rom. Croisant ses photographies avec celles réalisées par la famille, l’auteur établit la singularité du destin de chaque individu au-delà de l’appartenance communautaire.
Parcours de l’exposition
- Une histoire photographique, 1860-1980
- Les Gorgan, 1995-2015
Cette exposition est le résultat d’une heureuse suite de hasards. Au point de départ, les Rencontres photographiques d’Arles cherchaient un partenaire pour coproduire une exposition de Mathieu Pernot sur les Gorgan. Pour le Musée national de l’histoire de l’immigration, le projet paraissait délicat car dans leur majorité, les Roms, les Gitans, les Gens du Voyage qui vivent en France ne sont pas des immigrés. Une discussion avec l’artiste nous a convaincu de réaliser ce projet, tant il est rare de pouvoir montrer un travail photographique aussi puissant et cohérent. Mais la présentation en nos murs imposait d’ajouter un point de vue plus historique. Notre souhait était, alors, d’interroger la représentation photographique de ces groupes. L’exposition « Mondes tsiganes » pose ainsi la question du regard porté sur de nombreuses familles françaises. Aucun terme ne semble approprié pour recouvrir la diversité de leurs trajectoires, dans le temps et dans l’espace. Une multitude de mots ont servi à les nommer sans réellement y parvenir. Les catégories et les identités ne sont en effet jamais figées : elles se recomposent sans cesse et s’articulent aux héritages familiaux, historiques et géographiques.
Hélène Orain, Directrice générale du Palais de la Porte Dorée