Laïcs hommes et femmes, religieux et religieuses, les animateurs en pastorale s'engagent dans une mission de l'Église qu’ils reçoivent de l'évêque dans une lettre leur précisant auprès de qui ils sont envoyés (milieu paroissial, scolaire, hospitalier etc.), les partenaires avec lesquels ils travailleront et la personne nommée pour évaluer, avec eux, la mission. Cette responsabilité donnée pour une durée déterminée est renouvelable.
Martine Huys et Catherine Guillez, animatrices en pastorale, nous partagent ce qu’elles ont vécu lors de cette session et ce qu’elles en ont retenu pour leur mission.
Catherine Guillez, équipe pastorale d’Épinay-Villetaneuse
Notre évêque nous a défini ce qu'est un animateur/une animatrice en pastorale. « C'est exercer un art, ce n'est pas du domaine de la science, on n'est jamais sûr du résultat, heureusement ... C'est favoriser la rencontre avec le Christ que nous voulons servir. C'est favoriser la rencontre des chrétiens entre eux. »
Nous recevons une lettre de mission de l'évêque. On ne se la donne pas à soi-même. Nous sommes envoyés. Envoyés pour accompagner des baptisés et faire surgir des charismes. Envoyés pour qu'ils découvrent qu'ils sont capables de se mettre en route à la suite du Christ : "Viens et suis-moi." Envoyés pour donner confiance. Envoyés pour révéler la beauté intérieure de chacun que Dieu nous a donnée pour le bien de tous.
Envoyés, les prophètes l'ont été. C'est le sujet que nous a présenté ce jour-là Danielle Guerrier (déléguée diocésaine pour les relations avec le judaïsme) : "Prophètes, hier et aujourd'hui : enquête dans les Ecritures."
Ce que j'ai retenu, c'est qu'il a fallu des prophètes pour interpréter la parole de Dieu.
Les hommes découvrent peu à peu ce Dieu unique, un Dieu qui s'est fait connaître aux hommes, un Dieu qui fait Alliance avec eux.
Le prophète dit devant une communauté à laquelle il appartient
C'est bien ce que vivent les animateurs pastoraux dans leur mission. Ils ont le souci de leur communauté lorsqu'ils sont envoyés. Ils aident à l'unité, recentrés sur la Parole. Ils portent l'essentiel.
Le prophète est porte-parole de Dieu. Il parle au nom de...
La place de la Parole dans notre mission a une grande importance. C'est la présence de Dieu. Il est une personne vivante. C'est le Christ qui par sa Parole nous transforme, nous nourrit et nous fortifie. Il nous met toujours en route. Cette parole de Dieu nous la proclamons pour aider les personnes à réfléchir, pour qu'apparaisse l'authenticité du message du Christ.
Le prophète est un homme du présent
Souvent, nous n'avons plus le langage adapté : différences culturelles, ou tout simplement "recommençant" qui écarquillent leurs yeux lorsque nous leur parlons. Dans notre mission, nous sommes appelés à faire du nouveau pour rejoindre les autres. Soignons nos liturgies, la beauté parle aux personnes. Ecoutons parler les différentes cultures avec leur cinq sens : chant, musique, danse, mime, décoration, mets culinaires. Ils trouveront facilement leur place dans la communauté. Continuons à créer des lieux pour interpréter la parole de Dieu et nous remettre sous cette Parole.
Le prophète est un homme qui dérange
Par notre mission nous sommes souvent les premiers à entendre la détresse et l'injustice que vivent beaucoup de personnes. Continuons à poser sur elles un regard d'amour et d'accueil. Permettons-leur de rejoindre des lieux de fraternité et de solidarité appropriés à leurs difficultés. Faisons que "Diaconia" poursuive sa route pour construire une société juste et fraternelle.
Dans les Ecritures, le prophète Ezéchiel nous dit : "La Parole du Seigneur me fut adressée" (Ez 2, 8-10 et 3, 1-4). Le Seigneur s'adresse à nous aujourd'hui, comme à Ezéchiel, il nous dit "de manger ce livre en forme de rouleau", et d'aller transmettre ses Paroles à tous ceux que nous rencontrerons. N'oublions pas que par notre baptême, nous demeurons toujours unis à Jésus, Christ et Seigneur, prêtre, roi et prophète."
Martine Huys, équipe pastorale de Noisy-le-Grand et Gournay-sur-Marne
Notre évêque nous a rappelé ce qu’il attend de nous (nous ne sommes pas des suppléants là où les baptisés ne font pas leur mission) :
- accompagner les baptisés, faire « sortir » leur charismes, faire découvrir leur capacités, donner confiance ;
- prendre du temps pour créer, pour se remettre en question, s’adapter aux situations difficiles ;
- don de gratuité ;
- soigner les liturgies, la beauté fait partie de la vie ;
- l’animateur en pastorale travaille avec d’autres mais pas d’illusions, il faut savoir se dire ce qui peut nous heurter avec l’autre, mais en douceur.
Nos priorités doivent être :
- la proximité : se faire proche des personnes ;
- les jeunes : ils sont le présent de l’Eglise et non l’avenir ;
- les paroisses : faire des lieux de miséricorde, de communion, de mission.
Durant ces deux jours de rencontre, j’ai vécu des temps de formation, de partage, de pose, de convivialité et d’amitié. La recollection est un temps important de notre mission, nous nous retrouvons au terme d’une année souvent bien remplie. Ce temps nous permet de partager, de nous connaître, d’échanger en toute simplicité et en confiance ce qui nous anime, ce qui nous dérange, les joies et les difficultés rencontrées."