Interview de Monseigneur Pascal DELANNOY, Evêque de Saint-Denis — Paroisses d’Épinay-sur-Seine et de Villetaneuse

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Interview de Monseigneur Pascal DELANNOY, Evêque de Saint-Denis

Monseigneur Pascal DELANNOY a été interviewé sur le thème du sacrement de la Confirmation dans le cadre de l'Année de la Confirmation initiée par l'Unité Pastorale d'Epinay-Villetaneuse.

Monseigneur Pascal DELANNOY, Evêque de Saint-Denis

Publié le 12/07/2019

UNITE PASTORALE d’EPINAY-VILLETANEUSE  
ANNEE DE LA CONFIRMATION

Octobre 2016-novembre 2017 
 


 
Le sacrement de la Confirmation  
 
Interview de Monseigneur Pascal Delannoy 
 
 

 

CG : La paroisse d’Épinay-Villetaneuse, menée par son curé, le père Bruno LECLERC a déclaré 2017, " Année de la Confirmation". De quoi s’agit-il ?

Mgr : La Confirmation est un sacrement qui est proposé très régulièrement dans l’Eglise. La paroisse d’Epinay Villetaneuse  a décidé de choisir cette année pour faire signe à tous les baptisés qui n’ont pas reçu ce sacrement. En effet il est possible de le recevoir à tout âge et, si l’on veut vivre pleinement sa foi, il serait bien dommage de s’en priver ! Le but de cette année est également de faire  découvrir toute la richesse de ce sacrement à ceux qui ont déjà été confirmés, notamment quand ils l’ont été très jeunes

CG : La Confirmation fait partie d’un processus d’initiation à la vie chrétienne. Nombreux sont les chrétiens qui ne se souviennent pas de leur Confirmation, ou qui baptisés adultes après plusieurs années de catéchisme, pleinement engagés par leur baptême se sentent suffisamment confirmés par leur baptême et leur vécu comme chrétien. Le sacrement de Confirmation ça représente quoi sur le plan sacramentel ? Personnel ? ça sert à quoi ?

Mgr : Dans l’Eglise catholique, trois sacrements sont dits sacrements d’initiation : le Baptême, l’Eucharistie et la Confirmation. Ils constituent le « bagage » indispensable pour que tout chrétien accueille l’évangile et vive de la vie même que le Christ est venu lui offrir. Le don de l’Esprit Saint est donné à deux reprises : le jour du Baptême et le jour de la Confirmation. Le jour de la Confirmation il est précisé que l’Esprit Saint est donné en plénitude, autrement dit on ne peut aller au delà. Ces deux sacrements où la personne reçoit le don de l’Esprit Saint font référence à deux passages de la bible. Le baptême du Christ, tout d’abord, où il est dit que l’Esprit Saint descend sur le Christ sous la forme d’une colombe. Le jour de la Pentecôte, ensuite, où les apôtres réunis dans une pièce reçoivent l’Esprit Saint  qui descend sur eux sous la forme de « langues de feu ». IIs deviennent alors capables de sortir et d’annoncer le Christ ressuscité. Au baptême nous recevons l’Esprit Saint afin qu’il nous entraîne dans la connaissance de  Dieu qui nous rend participants de sa vie. A la Confirmation nous recevons l’Esprit Saint pour avoir le courage, la force et aussi le discernement nécessaire au témoignage de notre foi par la parole et par nos actes. Je dis souvent à des jeunes ou à des adultes : «Surtout, si vous ne voulez pas être dérangés ne demandez pas à recevoir l’Esprit Saint, car l’Esprit Saint est là pour vous pousser, vous entraîner toujours plus loin dans le domaine de la charité, de la solidarité, de l’amour du prochain »

CG : Dans le Nouveau Testament on voit des conversions brutales, des baptêmes rapidement donnés, à d’autres endroits on parle de chrétiens qui avaient été baptisés dans l’eau mais pas dans l’esprit, « l’Esprit Saint » mais nulle part on ne parle pas de confirmation ...

Mgr : Dans les Actes des Apôtres, le terme de « confirmation » n’apparaît pas – on commencera à l’employer au 5ème siècle - mais l’on évoque « l’imposition des mains » lorsque l’Esprit Saint est donné à des baptisés ou encore lorsqu’une responsabilité particulière  est confiée à certains membres de la communauté pour le bien de tous.

CG : Durant la cérémonie de la Confirmation il y a 3 éléments : l’imposition des mains mais aussi le Saint Chrême et le geste de paix. Quelles sont leurs significations ?

Mgr : Il y a d’abord l’imposition des mains qui est faite par l’évêque et les prêtres présents sur l’ensemble des confirmands. Ce geste est accompagné d’une prière que l’évêque adresse à Dieu pour lui demander de répandre l’Esprit Saint sur les confirmands. C’est dans cette prière que sont déclinés les sept dons traditionnels de l’Esprit Saint. L’Esprit Saint n’est évidemment pas enfermé dans ces sept dons, car il peut se manifester de multiples manières On retrouve souvent le geste de l’imposition des mains dans la bible, qu’il s’agisse de l’ancien ou du nouveau testament, pour demander la force de Dieu sur une personne quand une mission ou un ministère lui est confié.

Puis il y a sur chaque confirmé une onction avec le Saint chrême qui signifie le don de l’Esprit. Le Saint chrême a une signification symbolique importante : il s’agit d’une huile parfumée. Le parfum signifie que chaque chrétien est appelé à répandre la « bonne odeur » de l’évangile par ses actes et sa parole.
Il est consacré le Mardi saint par l’évêque du diocèse en même temps que la bénédiction de l’huile des malades et des catéchumènes. Le Saint Chrême est ensuite réparti dans toutes les paroisses du diocèse signifiant l’unité des chrétiens par le même Esprit.
Enfin, l’huile est réputée pour laisser des tâches que l’on ne peut enlever. Une belle manière de rappeler que nul ne pourra nous ravir le don reçu au jour de notre baptême et de notre confirmation !

 

Ce que vous appelez le geste de paix, consiste pour l’évêque à poser sa main sur l’épaule de la personne confirmée afin de signifier qu’avec l’Esprit Saint  le baptisé-confirmé est un croyant solide qui n’abandonnera pas le Christ et son Eglise à la moindre difficulté. Je dis souvent aux confirmands : « Le baptisé-confirmé, c’est celui qui poursuit toujours le chemin, quelque soit le résultat visible de son action. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de résultat visible qu’il faut s’arrêter, la foi chrétienne invite à la persévérance sur le chemin de la charité et de l’amour. » Ce geste est accompagné d’une parole de paix qui peut-être, par exemple, « Va, le Seigneur t’accompagne ».

CG : Quelle a été l’évolution de la Confirmation dans l’église ?

Mgr : L’Eglise a toujours voulu signifier et préserver l’unité des trois sacrements de l’initiation chrétienne. Ce qui a motivé le décalage entre le baptême et la confirmation c’est l’augmentation des communautés chrétiennes ! Dès la fin du 4ème siècle l’évêque ne peut plus présider l’ensemble des baptêmes, mission qu’il confie alors aux prêtres. Mais l’évêque garde le pouvoir de conférer le sacrement de Confirmation pour signifier l’unité de l’Eglise et authentifier ce que le prêtre a commencé, d’où le mot « confirmation ». Désormais il faudra que les baptisés attendent le passage de l’évêque pour être confirmés. Aujourd’hui quand un évêque célèbre le baptême et la première communion  d’un adulte, rien ne s’oppose à ce que cet adulte soit également confirmé. Toutefois, pour des raisons pastorales, ce sacrement est proposé un an plus tard afin de permettre à la personne de progresser dans la connaissance de l’Eglise et de l’Esprit Saint. La confirmation est aujourd’hui proposée dans le diocèse à partir de 16 ans. Un âge où l’on est conscient que se dire chrétien dans le monde d’aujourd’hui est un véritable engagement pour lequel il est bien nécessaire de recevoir, en plénitude, le don de l’Esprit Saint !

Il y a toujours la volonté de signifier l’unité des trois sacrements de l’initiation chrétienne. Ainsi, pour les bébés et les très jeunes enfants on signifie le futur don de l’eucharistie en se rassemblant, au jour du baptême, autour de l’autel pour dire ensemble le Notre Père. On rappelle ainsi que tout baptisé est appelé à se nourrir de l’eucharistie. De même le don de l’Esprit Saint signifié au jour du baptême par l’onction avec le Saint Chrême annonce déjà la confirmation. Il y a donc toujours une volonté de signifier l’unité des 3 sacrements de l’initiation chrétienne même s’ils sont donnés à des moments différents.

CG : L’année de la Confirmation s’adresse donc à nous tous et vise à  revivifier notre communauté. Comment savoir si nous avons été confirmés ?

Mgr : Il y a dans l’église de grandes fêtes religieuses qui sont l’occasion de nous redynamiser dans notre foi et dans notre vie de disciples du Christ. Ainsi, la fête de Pâques est vraiment le moment de l’année où nous faisons mémoire de notre baptême et la Pentecôte le moment où nous faisons mémoire de notre Confirmation. Quant à savoir si on a été confirmé, il suffit de demander son acte de baptême. Avant toute confirmation, celui-ci doit être fourni ; après le sacrement de Confirmation une attestation est notifiée à la paroisse où a été réalisé le baptême. La confirmation est alors notée sur l’acte de baptême gardant ainsi la trace écrite de ce sacrement.