Quelle est notre place de croyants dans les campagnes électorales ?
A quelques jours des élections présidentielles en France, des chétiens d'Aulnay partagent leur reflexion...
Samedi 5 février, une trentaine de personnes dont plusieurs responsables de mouvements d’Action catholique, des membres de communautés paroissiales, prêtres, diacres… ont répondu présent à l’invitation pour réfléchir sur notre place de croyants dans la campagne présidentielle. Les échanges ont été riches, de par les apports des intervenants et le dialogue entre les présents, sous le regard de l’Esprit-Saint. En voici quelques échos…
Depuis longtemps, l’Église appelle les chrétiens à contribuer à la vie de la société et à participer aux réflexions sur les choix politiques. Pourtant, l’abstention aux élections ne cesse de monter et cela est inquiétant. Le droit de vote est précieux. Des combats ont été nécessaires pour l’obtenir. Des participants ont exprimé leur douleur de ne pas avoir le droit de voter. Des attentes ont été exprimées pour que soit développée la démocratie participative.
En démocratie, chaque voix compte et a le même poids. Par notre vote, nous participons à la recherche d’un bien commun à partager entre tous les membres de la société. Dans son encyclique Fratelli Tutti1, le pape François déclare que le bien commun est ‘’l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée’’.
Les préoccupations journalières sont au cœur de la campagne électorale : pouvoir d’achat, accès aux soins, éducation, mal-logement, chômage, avenir de la planète, paix dans le monde… Au moment du vote, il sera peut-être difficile de faire coïncider les questions locales et celles plus globales. Difficile de regarder au-delà des seules mesures concrètes et mesurer le projet de société qui nous est proposé. Il appartient à chacun et chacune de faire son choix.
Il est important que chaque citoyen soit acteur. En 1972, lors de leur assemblée plénière de Lourdes, les évêques déclaraient : ’’Tout chrétien doit se sentir concerné par la politique. Chaque fois qu’il le peut, il doit être un citoyen actif et il ne doit jamais minimiser les résultats de son action. Dans les sociétés actuelles, les lieux où se joue le devenir se multiplient ; on peut agir au niveau de l’entreprise, de l’atelier, de la région, de la commune, du quartier, par l’intermédiaire d’un syndicat, d’un parti, d’une association, d’un conseil de parents d’élèves, d’une association de consommateurs’’. Combien cette déclaration reste d’actualité !
En 2022, la Conférence des Évêques de France, dans sa déclaration "L’espérance ne déçoit pas", précise : ‘’Les évêques que nous sommes ne sortent pas de leur rôle en encourageant les chrétiens à exercer pleinement leurs responsabilités de citoyens, c'est-à-dire d’électeurs et d’acteurs du bien commun’’…
Alors, à l’occasion des élections présidentielles et législatives, faisons personnellement le point sur la relation entre notre foi et notre vie en société. Contribuons à promouvoir une société de solidarité, avec une attention aux plus démunis, et la dignité de tous les êtres humains.
Comme chrétien, nous sommes appelés à réfléchir, à nous engager et à porter nos valeurs avec confiance. Nous pourrons ainsi partager l’Espérance qui nous anime. Les convictions profondes de notre foi nous aideront à discerner les projets politiques capables de construire la fraternité.
Pour conclure, écoutons le pape François dans Fratelli Tutti1 : ‘’Il est inacceptable que les chrétiens (fassent) parfois prévaloir certaines préférences politiques sur les convictions profondes de leur foi’’.
Si vous souhaitez rejoindre un groupe de réflexion sur le lien entre la foi et l’action : e-mail.
(1) : Fratelli Tutti, Lettre encyclique sur la fraternité et l'amitié sociale (2020)